Agadez Les fêtes d’Aïd el Fitr (rupture du jeûne) et Aïd el
Kebir (Tabaski) sont marquées chacune par trois jours de réjouissance. Le
Mouloud (célébration de la naissance du prophète) est fêté en deux temps : le
Gani (anniversaire de la naissance) et le Tandé. Sept jours plus tard à lieu la
cérémonie dite « du baptême ».Le Bianou dure vingt-trois jours de processions
appelé d’ailleurs mois du Bianou.
carnavalesques, du septième jour après la Tabaski au 10 du mois de Moharem,
joie après l’arrêt des pluies diluviennes, lorsque le pigeon ramier revint sur
la barque de Noé avec une feuille de plante verte prouvant l’existence d’une
prophète Mohamed par les habitants de Médine lors de son exil à la Mecque en 622.
terre ferme permettant d’amarrer. Pour d’autres, il imite l’accueil réservé au
particulièrement prise en considération par les musulmans).
La fête finale correspond à l’Achoura (dixième jour de l’an musulman, journée
de la richesse culturelle des Agadassawa, ces formidables populations issues
des brassages anciens entre touareg, haoussa et Songhaï qui demeurent malgré le
modernisme - pour combien de temps encore- fortement conservateurs.
La ville entière célèbre le Bianou et, pour l’occasion, se
scinde en deux groupes, est et ouest, structurés et disposant de tambours
frappés par des jeunes vigoureux accompagnés d’une multitude de tambourins
(akazam). Les jeunes et même les personnes âgées aiment claironner tous les
après-midi entre 17 et 18 h, et, certaines nuits de 20h à 23 h.Le Bianou est
donc une grande fête de la musique et de la danse.
La grande fête elle-même débute le 9 Moharem ; toute la ville
participe au Maretche-n-Ado (la soirée de la beauté). Arborant leurs plus beaux
costumes, les deux divisions rivalisent habilement en son et danse. La nuit
retour en ville est un spectacle fantastique. On revient en dansant, en
tombée, les danseurs vont festoyer à Alarsès (à 5 km au nord). Le lendemain, le
Toute la ville converge à l’appel de ces grands orchestres et forme deux grands
chantant, en agitant des branches de palme et des bannières d’étoffe colorée.
cortèges rivaux qui parcourent toutes les rues pendant cette journée, dite
parent de bijoux en or ou en argent. Les jeunes gens se costument de boubous
Daoka Tchiz dayen (la prise des palmes de dattier). Les femmes et les filles
portent leurs jolis boubous blancs ou noirs, brodés de fils rouges, et se
amples, arrangent leur turban en forme de crête de coq, peint à l’indigo,
fête, et, avec leur accoutrement et leur danse vulgaire, font tout pour contredire
s’arment d’épées, de poignards et de lances, et, par-dessus leurs grands
boubous portent de larges ceintures et marchent en cadence au rythme envoutant
des grands tambours. Des humoristes, sortes de clowns ; sont également de la
malheur, le Bianou ne serait pas fêté, la vie sur terre risquerait d’être
l’allure martiale des grands danseurs virils et talentueux. Les femmes âgées
encensent le trajet. Toute la ville est joyeuse. Même les vieux esquissent ce
jour-là des pas de danse. Selon les vieilles agadéziennes, l’année où, par
agitée. Le 11 Moharem, la danse est encore organisée.
Le lendemain, dans les familles, les lettrés aident à réciter
des versets coraniques en guise de protection pour la nouvelle année.
Par Bianou Ousmane
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