Parler de Idi Sarki, c’est parler d’un poids lourd de la musique moderne nigérienne. De son vrai nom, Ibrahim Adamou, Idi Sarki a fait ses débuts dans le groupe de rap Djoro G en compagnie de « Kamikaz » et « Moc Ice ». Aujourd’hui, il évolue en carrière solo avec à son actif deux albums.
Le groupe Joro G a connu un grand succès, pourquoi mettre fin à une telle aventure ?
Djoro G a été une de mes plus belles aventures dont on gardera toujours des souvenirs inoubliables. Après le départ de « Kamikaz » du groupe, « Moc Ice » et moi avions continué et sortie même le 2ème album de Djoro G. Un an plus tard, « Moc Ice » pour des raisons professionnelles, s’est trouvé obligé de raccrocher. C’est à partir de ce moment qu’a débutée ma carrière solo.
Apres ces années de carrière en mode solo, quel bilan dressez-vous ?
Pour celui qui est habitué à chanter en groupe, chanter en solo n’est pas chose aisée. Mais avec le temps, je me suis habitué. Le bilan, je pense qu’il est largement positif. Avec deux albums, je participe à pas mal de festivals internationaux, des tournées nationales pour ne citer que ceux-là.
Vous êtes plus connu dans le domaine des chansons du « love » à l’exemple du tube « MAN NI GO ? » (Où est tu ?), pourquoi un tel choix ?
Oui c’est vrai que le public ma plus connu avec ce son, Pourtant, l’album comportait 11titres à travers lesquels je parlais de beaucoup de choses comme les difficultés que rencontrent les jeunes, la scolarisation de la jeune fille. Cela est dû au fait que ces couches sont les plus vulnérable. Seulement, les medias ont plus fais la promo de « MAN NI GO ? ».
Je m’inspire du quotidien. Ce qui se passe dans ma société, ce dont le peuple a envie de parler. On le dit à travers nos chansons, c’est pour cela qu’un adage dit que « l’artiste est la voix des sans voix ».
Vous arrivez à chanter dans plusieurs langues locales à la fois, pourquoi un tel mixage ?
Je ne choisis pas les langues que je chante. Je parle aussi bien le haoussa que le djerma. Donc quand je chante, j’essaie de voir laquelle des langues est la mieux adaptée. Chanter en langue locale pour moi, c’est promouvoir notre identité,garder ses racines, ne pas oublier d’où l’on vient. C’est aussi nous faire entendre pratiquement par tous, et le message passera mieux.
2014 est marquée par votre retour en force avec des vidéos d’envergure internationale. Est-ce un message que vous avez voulu passer ? A quoi nous attendre dans les prochains jours ?
Ce retour en force, c’est le retour en force de la musique nigérienne toute entière, pas celui de Idi Sarki seulement. Après plusieurs années de musique, je me suis dit qu’il faut à présent se faire connaitre au niveau international. Longtemps on nous a reproché de faire des vidéos amateurs, nous rendant pratiquement invisibles sur les grandes chaines de télévisions. Le message est clair : l’international, le Niger est là !
Il est grand temps de montrer une nouvelle face de la musique nigérienne avec des clips de niveau international. Il faut s’attendre à du lourd !
La chanson nourrit-elle son homme au Niger ? Faites-vous un autre métier en dehors de la musique ?
La musique peut nourrir son homme si tu la prends au sérieux comme tout autre boulot d’ailleurs. Pourl’instant,il n y a que ça que je fais comme boulot et je suis fière de le faire.
Le Hip Hop à vos début et le Hip Hop de maintenant, y a –t-il eu une évolution ?
Ce n’est plus la même motivation encore moins les mêmes convictions. A nos débuts, on bossait dur. Aujourd’hui, toutes les conditions sont réunies pour que les jeunes fassent de belles choses. Mais triste est de constater qu’ils ne bossent pas. Et si le Hip Hop nigérien peine à s’exporter, c’est d’abord pour manque de travail comme je l’ai dit auparavant. A cela s’ajoutent les autorités, la population et la diaspora qui ne mettent pas leur apport. En général, la musique au Niger est une affaire de l’artiste seulement.
Pour finir, Si vous devriez vous adressez à la jeunesse, que leur diriez-vous ?
Mon message aux jeunes, c’est de se dire que la jeunesse représente le fer de lance de toute une nation sans laquelle aucun développement digne de ce nom n’est possible. Donc, toi jeune qui me lis présentement,sois conscient de ta responsabilité et l’avenir t’appartiendra.
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