Un an et demi après l’ouverture de son Connectivity Lab, Facebook vient d’achever la construction de son premier prototype de drone. « Nous allons maintenant passer aux vols d’essai en conditions réelles », a indiqué Jay Parikh, vice-président en charge de l’ingénierie sur le projet, lors d’une conférence de presse organisée au siège de la société à Menlo Park.
Baptisé Aquila, le drone développé par Facebook doit permettre de fournir un accès à Internet dans les régions qui en sont encore aujourd’hui dépourvues. « Cela concerne 400 millions de personnes », assure le responsable. La société s’est fixée pour objectif de connecter tous les habitants de la planète. Pour y parvenir, elle veut souhaite lancer un nombre très important de drones, ainsi qu’une constellation de petits satellites.
Aquila avait été présenté brièvement lors de la dernière conférence développeurs de Facebook au mois de mars dernier.
Un drone solaire et une technologie laser au sol
Ce premier prototype a été conçu et fabriqué en Grande Bretagne. Il s’agit d’une gigantesque aile dont l’envergure dépasse les 30 mètres. Sa structure en fibre carbone est « rigide et extrêmement légère », explique l’ingénieur Yael Maguire.
Le drone pèsera aux alentours de 400 kg, dont 25 kg d’équipements de communication. Doté de panneaux solaires, il pourra rester dans les airs pendant trois mois avant de revenir sur terre. Lancé par l’intermédiaire d’un ballon, Aquila évoluera à une altitude de 90.000 pieds (27 km) pendant la journée, et de 60.000 pieds (18 km) la nuit, « afin d’économiser de l’énergie », assure Jay Parikh. A cette hauteur, le drone sera aussi à l’abri des avions de ligne et des conditions météorologiques, ce qui permettra de faciliter sa conception.
Autre avantage : « il n’existe pas encore de règles pour ces altitudes », ajoute Yael Maguire. L’appareil pourra fournir une connexion à Internet dans un rayon de 80 km. La clé du dispositif repose sur un laser au sol, autour duquel le drone volera en cercle. Facebook assure que ce laser fournira un connexion de plusieurs dizaines de gigabits par seconde. « Dix fois plus que le système le plus avancé actuellement », s’enthousiasme Yael Maguire. Le réseau social n’a cependant pas précisé le débit qui sera offert au sol.
Facebook ne souhaite pas non plus donner d’indications sur le temps encore nécessaire au projet. « Il reste d’énormes défis techniques à relever », justifie Jay Parikh. La société travaille aussi avec les autorités, qui pour le moment imposent la présence d’un pilote par drone, ce qui rendrait le système beaucoup moins efficace. Mais ses responsables sont confiants. Et ils estiment que leur solution est nettement moins chère que les systèmes actuels.
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