lundi 3 octobre 2016

Alerte : la chicha consume silencieusement la jeunesse nigérienne


Mallik, un jeune lycéen est consommateur régulier de cette nouvelle version du tabac depuis 3 ans. Il explique: « J’ai négocié le dispositif à 7500 FCFA. Quand je n’ai pas assez d’argent, je me débrouille avec mes amis pour s’assurer une prise le matin, une autre dans l’après midi et une dernière avant de dormir. Soit juste trois prises par jour ». Or, il s’agit là, d’une habitude qui a un impact négatif économiquement et peut provoquer de graves problèmes de santé.
De nos jours, il est difficile de passer devant une fada sans apercevoir des jeunes, tuyau à la bouche, entrain de dégager une fumée à odeur multiple (fraise, pomme etc.). En effet, en plus de la consommation souvent abusive du thé et de la cigarette, les fadas sont envahies par ce que d’aucun appelle la nouveauté ; une nouveauté qui se révèle plus couteuse et plus nuisible pour ses consommateurs.
Il s’agit de tout un dispositif muni d’un long tuyau qui prolonge une bouteille d’eau bouillante au-dessus de laquelle se fait la combustion d’un produit aromatisé. Bref, c’est ce qu’on appelle communément  la CHICHA, ARGUILLA ou encore NARGUILLÊ.
Pour la majorité des jeunes, prendre de la chicha est juste un geste anodin que tout«jeune civilisé» doit faire pour se faire remarquer. Or il s’agit là, d’une habitude qui a un impact négatif économiquement et peut provoquer de graves problèmes de santé.  Pire, ce phénomène concerne aussi bien les garçons que les filles. Les plus pervers profitent même pour y introduire autre chose à la place de l’eau et du produit aromatisé. Ce qui ouvre une fenêtre à l’alcoolisme et à la consommation de drogues.
Sur le plan économique, il faut acheter le dispositif complet ARGUILLA. Selon la qualité, son prix varie de 10 000 à plus de 50 000FCFA. En plus d’être consommateur de braises, le dispositif requiert l’achat du combustible qui selon  la boite coûte 1000 FCFA à plus…. Mais les vendeurs de ce produit combustible à odeur multiple s’arrangent pour l’offrir à tous les petits détails. C’est-à-dire une pincée jusqu’à 300 FCFA, de quoi assurer une prise!!!
Manque de dialogue entre les jeunes et leurs parents : un facteur aggravant
Malik, un jeune lycéen est consommateur régulier de cette nouvelle version du tabac depuis 3 ans. Il explique: « J’ai négocié le dispositif à 7500 FCFA. Quand je n’ai pas assez d’argent, je me débrouille avec mes amis pour s’assurer une prise le matin, une autre dans l’après midi et une dernière avant de dormir. Soit juste trois prises par jour ».
 En faisant le calcul estimatif, l’on s’aperçoit que chaque fada qui en consomme effectue des dépenses énormes et inutiles pour s’en procurer. A ce gaspillage d’argent, viennent s’ajouter les dépenses liées au thé et à la cigarette dans les fadas. 
Une somme d’argent exorbitante quand on sait que la plupart des jeunes qui consomment ces produits n’ont aucun revenu en dehors de ce que leurs parents leur octroient. Tout cela, c’est sans compter les éventuelles dépenses à venir en cas de problèmes respiratoires ou de cancer. Aussi surprenant que cela puisse l’être, les parents et autres responsables observent les jeunes persévérer dans la consommation mais n’en manifestent aucune inquiétude dans la mesure où il n’y a pratiquement pas de dialogues entre parents et jeunes adolescents.
Coût additionnel pour la santé
Sur le plan sanitaire, les risques de maladies et de contagion sont évidents. En effet, le fait d’utiliser le même tuyau fait de la chicha un véritable vecteur de plusieurs maladies contagieuses dont le traitement est le plus souvent onéreux, telles que, la tuberculose, les hépatites etc. 
En plus d’être vecteur de maladies, plusieurs études ont montré que sa consommation provoque plus de maladies respiratoires et de cancer que la cigarette. Mieux, selon la conclusion d’une méta-analyse portant sur 542 études publiée dans la revue Public health Reports, au cours d’une seule séance de chicha, une personne inhale 125 fois plus de fumée que lorsqu’elle fume une cigarette, mais aussi 25 fois plus de goudron et 10 fois plus de monoxyde de carbone. 
Conclusion de l’étude : « Une séance de Chicha où l’inhalation est plus longue et plus profonde reviendrait à fumer l’équivalent d’un paquet de cigarettes ». Il est en est de même pour la dépendance qu’elle crée chez le consommateur.
C’est pourquoi les parents, les autorités sanitaires et tout acteur de la santé des jeunes doivent porter un regard critique sur la chicha pour qu’elle ne soit pas un véritable problème de santé publique. Pendant que des pays comme la Tanzanie et le Maroc ont réussi à l’interdire, au  Niger,  on constate la prolifération de plusieurs types de chicha. Cependant, il est encore possible de « rectifier le tir »…

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