Diffa subit de
plein fouet les conséquences de la guerre que se livrent l’armée et le groupe
terroriste Boko Harma au nord du Nigeria. Depuis la déclaration de l’état
d’urgence, le Niger fait face à un afflux de 29 168 Nigériens et 10 044 Nigérians
qui viennent chercher refuge dans la région de Diffa au Sud Est du Niger. La
plupart sont des femmes et des enfants, ainsi que des adolescents, souvent
suspectés d’appartenance à l’un ou l’autre des groupes armés et d’auto-défense
qui se sont multipliés depuis le début des violences. Habitués à aller
travailler au Nigeria, où les salaires sont meilleurs, les jeunes ne savent
plus vers où se tourner pour gagner de quoi faire survivre la famille,
installée au Niger. Les Nations unies interviennent auprès des populations
hôtes, qui les accueillent en grande partie, et des personnes déplacées
elles-mêmes, via des kits d’urgence.
Ibrahim Mahamadou, 17, retourné
du Nigeria dans sa case,
dans la cour
qu’occupe sa famille à Diffa, mars 2014. Retourné du Nigeria depuis un mois, il
y gagnait sa vie en travaillant dans une boulangerie, pour faire vivre ses
parents, ses 5 frères et sœurs, de retour de Goubio, au nord du Nigeria. Fuyant
l’instabilité provoquée par la secte islamiste Boko Haram, sa famille a préféré
retourner à Diffa, leur ville d’origine. Depuis, ils vivent sous une hutte et
ne vivent que de quelques subsides en gardant un site de production de briques.
Ibrahim gagnait l’argent nécessaire à la survie du foyer en travaillant au
Nigeria mais tout s’est arrêté un jour de février, quand les « Ngoura »
sont arrivés en ville. Depuis, Ibrahim est à Diffa, et sans travail malgré tous
ses efforts.
« J’ai
fui Goubio [au nord du Nigeria] quand les An Goura [porteurs de machette, en
haoussa] sont arrivés dans le village, avec l’armée. Ce sont des jeunes des
ghettos, ils sont payés pour aider les militaires, enrôler les jeunes et tuer
les hommes. Là-bas, la situation est
intenable. Il n’y a jamais la paix. On vit dans une peur constante. On ne sait
pas si le matin.
Unicef Niger 2014/Pierre Terdjman
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