Aux alentours de la maternité centrale, plusieurs pneus brulés ainsi que des arrestations d'étudiants... |
Depuis prés de 5 ans, les étudiants nigériens à l’université
Abdou Moumouni de Niamey qui ne bénéficient pas de la bourse nationale, se
voient accorder à la fin de chaque année académique, une allocation dénommée « aide
sociale ». Fixée à 113 000fcfa à ses débuts, elle a été rehaussée à 150
000 depuis l’année dernière. Le premier et essentiel critère c’est ne pas être
boursier. Cette année, beaucoup d’étudiants ayant été retenu les années précédentes n’ont pas vu leurs noms sur la liste, car il a semblé que de nouveaux critères ont été
instaurés. C’est ainsi que le syndicat des étudiants nigériens à l’université
de Niamey a entamé des pourparlers avec les autorités en charge de ce secteur.
Négociations qui ont porté leurs fruits. Il ne reste plus qu’une seule
signature pour que la liste des rejetés soit autorisée : c’est celle du
Directeur General de l’Agence Nigérienne des Allocations et Bourses (ANAB) a annoncé Younoussi Abdourahamane. Le mardi, le Secrétaire chargé des affaires académiques se rend alors à l’ANAB pour demander au DG
sa signature. Mais au cours des échanges, le DG « demande à sa sécurité
d’embarquer le camarade », a affirmé Younoussi Abdouramane, Secrétaire
General des étudiants. A 12H30, après que tous les bus chargés du transport des
camarades soient remplis, ils prennent la direction de l’ANAB, objectif :
faire un seet-in. La manifestation pacifique se transformera en casse. Va alors
s’acharner la colère des camarades sur le local de l’ANAB ainsi que le véhicule
du DG. Portes, fenêtres, matériel informatique… Les étudiants rendirent méconnaissable
l’ANAB. Même le véhicule du DG n’a pas été épargné. Sa voiture a été complètement
cassée puis renversée. L’arrivée des forces de l’ordre va calmer la situation,
celle-ci procèderont à des arrestations, au nombre d’une vingtaines.
Un tas de flacons de gaz lacrymogènes lancés sur le campus universitaire..... |
De retour au campus, une assemblée générale spontanée va se
tenir et durera une quinzaine de minutes. A l’annonce de l’arrestation des
étudiants, leurs camarades décident de retourner dans les rues et exiger la libération
de ceux-ci avec pour seules armes leurs mains et des cailloux. La première
vague d’étudiants parvient à traverser le pont Kennedy, le centre ville va
alors vivre une situation inédite. Les étudiants brulent tout sur leur passage
en prononçant des slogans hostiles au pouvoir en place. Police, gendarme,
gardes républicaine, sont mis à contribution pour maitriser la situation. A
coup de gaz lacrymogènes et de matraques, ils pourchasseront les étudiants,
jusque dans les habitations pour les arrêter après les avoirs bastonné. Au siège
de l’union des scolaires nigériens où certains étudiants se sont refugiés, « les forces de l’ordre ont cassés les
vitres et tire des gaz pour faire sortir les camarades » témoigne un étudiant.
Sur le pont Kennedy.... |
Pendant ce temps, un autre groupe d’étudiants, va vouloir
traverser le pont pour aller en appui au premier groupe, mais, les forces de
l’ordre positionné sur le pont vont les en empêcher. En quelques heures, tout
le centre ville s’est transformé en un front. Le ministre de l’emploi qui était
dans la zone a échappé de justesse à des jets de cailloux. Eparpillé en petits
groupes un peu partout dans la ville, les étudiants brulent des pneus avec des
slogans hostiles les uns plus que les autres. Les centaines d’agents de forces
de l’ordre eurent du mal à les maitriser. Il aurait fallu tard dans la nuit
pour que la situation se calme. Au lendemain de ces violences, les dégâts sont énormes,
beaucoup d’étudiants blessés dont certains gravement a annoncé Younoussi
Abdouramane, pendant que le gouverneur de Niamey lui parle d’une dizaine.
Plusieurs arrestations dans les rangs des étudiants, le premier pont interdit
d’accès toute la journée du mercredi, mais aussi la suspension du paiement de
l’aide sociale jusqu’à nouvel ordre. Dans la journée, beaucoup de rumeurs selon
lesquels il y a eu deux étudiants tués par balle ou un bébé mort de suite de
l’inhalation du gaz lacrymogène, ont été véhiculé. Mais aucune n’a été
confirmée. La sortie du Ministre des enseignements supérieurs sur les antennes
de la télévision nationale invitant les étudiants à mettre fin aux violences
n’a pas empêché aux autorités de prendre des précautions en plaçant des équipes d’intervention aux alentours du campus universitaire. Si dans sa sortie
médiatique, le gouverneur de Niamey exclut tout tire d’armes, les étudiants
eux, contredisent ces affirmations en postant sur les réseaux sociaux une photo d'un étudiant blessé, qu’ils présentent comme la victimes des tirs.
Depuis 2006, c’est la première fois, qu’une sortie des étudiants
a été aussi violente.
Preuve que des questions touchant au social des camarades
peuvent les conduire à faire le pire.
Un blessé, présenté comme victime d'un tir par balle |
Cependant, cette sortie violente devait être prévisible, car
depuis le début de l’année académique, ils n’ont cessés de demander l’amélioration
de leurs conditions de vie et d’études tout en annonçant que si rien n’est
fait, ils vont durcir le ton. Leur dernier seet-in au rectorat en est une
illustration.
Il va falloir que tous les acteurs de ce secteur se
retrouvent sur une table et discuter véritablement des problèmes que connaît
l’école nigérienne afin de proposer des sorties de crises qui seront concrétisées.
Car les solutions, il y en a, c’est la mise en œuvre qui fait parfois défaut.
Par Jeunesse du Niger
Par Jeunesse du Niger
C'est malheureux de recourir à la violence. Les négociations animées d'un esprit de comprendre l'autre et d'une réelle volonté de bien faire peuvent nous épargner de telles casses. Il est regrettable que les étudiants aient cassé des biens pendant la marche. Même si la colère peut être la raison mais elle ne peut jamais être une excuse. Je demande aussi aux étudiants d'envoyer une délégation des gens murs parmi eux et qui savent vraiment négocier quand une situation se bloque. Je ne pense pas qu'un seul étudiant puisse amener le D.G de l'ANAB à signer un papier qu'il a sciemment refusé de signer. Il est également regrettable de constater que les forces dites de l'ordre procèdent à la casse du siège de l'USN. Les forces de l'ordre sont censées protéger la loi ainsi que les personnes et leurs biens. Si les forces de l'ordre perdent le control de soi et utilisent des méthodes peu orthodoxes, comment ne pas tolérer l'attitude des étudiants? Je prie chacun en ce qui le concerne de veiller à un acte responsable et patriotique dans nos devoirs et droits.
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