Lorsque à l’occasion de la 1ère journée ouest africaine de lutte contre l’esclavage, célébrée le 8juin dernier, les autorités de la 7ème République, par la voix du ministre de la Justice, Garde des Sceaux, affirmaient être plus que jamais déterminées à faire rendre gorge à tous ceux qui seraient de près ou de loin, impliqués dans un trafic d’êtres humains, beaucoup de nigériens étaient restés sceptiques.
Dans un point de presse qu’il a animé il y a de cela quelques mois, le ministre de la Justice annonçait déjà que «Dans ce genre de situation (NDLR : trafic des bébés), nous ne pouvons pas nous permettre de fermer les yeux.
D’ores et déjà, mon département ministériel a mis en place deux institutions importantes: la Commission nationale de lutte contre la traite des personnes et l’Agence nationale de lutte contre la traite, Ces deux institutions sont saisies pour conduire une enquête.
En même temps, et parallèlement, le parquet a également été saisi pour conduire une enquête ». Eh bien, ces mémés autorités viennent de prouver qu’elles tiennent parole en mettant leur menace à exécution.
C’est ainsi que plusieurs personnes parmi lesquelles des épouses de certaines personnalités, présumées impliquées dans ce trafic ont été, selon le nos sources, interpellées par la police judicaire dans le cadre de l’enquête ouverte sur ce phénomène d’un genre nouveau.
Une vague d’interpellations qui prouve si besoin est, de la détermination des autorités nigériennes à sévir de la plus belle manière contre les auteurs, co-auteurs et complices de ce trafic honteux d’êtres humains. Les premiers éléments d’enquête ont permis aux enquêteurs, selon nos sources, de découvrir le procédé par lequel toutes les personnes interpellées par la police, ont pu acquérir leurs bébés. Il reste donc à la justice dans le cadre de la procédure ouverte sur ce dossier de faire appliquer la loi dans toute sa rigueur afin que ce phénomène de trafic d’êtres humains soit à jamais banni dans notre société.
Une vague d’interpellations
Parmi les personnes interpellées par la police judiciaire, l'on parle de l’une des épouses d’une haute personnalité de l’Etat, de celle d’un ministre en fonction, de l’épouse d’un ancien ministre, de trois épouses d’un ancien Directeur général d’une banque de la place, de l’épouse d’un Directeur général d’une société de la place, de l’épouse d’un inspecteur de police et ancien commandant d’une unité de la police, et de plusieurs autres personnes qui seraient des accompagnateurs ou intermédiaires dans ce trafic. C’est un dossier béton que les enquêteurs de la police nigériens ont eu comme support après qu’ils se soient déplacés dans plusieurs pays de la sous région, dont le Nigeria et 1e Bénin où la collaboration transnationale a bien fonctionné, à en croire nos sources. Ces dernières indiquent qu’après avoir été interpellés, les présumés trafiquants des bébés et leurs complices, notamment leurs époux, ont été gardés dans les locaux de la police judiciaire, à l’exception de ceux qui sont couverts par une immunité.
Quant à leurs femmes, il leur a été demandé de rentrer chez elles, mais de revenir dès lundi, pour y être auditionnées de nouveau par la police judiciaire en charge du dossier. A en croire nos sources, l’une des épouses d’une haute personnalité dont nous évoquons tantôt, mère de deux bébés « acquis » dans des conditions similaires, aurait séjourné dans les locaux de la police judiciaire, en compagnie de son mari, venu au chevet de sa femme de 9h du matin à 21h00. Paniqué, le père aurait téléphoné à plusieurs responsables du régime, relativement à l’interpellation de son épouse, présumée «trafiquante des bébés». Toujours li dans les rangs des personnes interpellées, on cite les noms de certains agents d’une grande maternité de Niamey, ainsi que certains vices-maire d’une des communes Niamey, pour avoir couver cette forfaiture par l’établissement de fausses pièces d’état civil à ces « bébés ».
Les enquêteurs découvrent un macabre procédé
Cette enquête fait suite à la publication par votre journal, du dossier sur « le trafic des bébés», qui a permis aux autorités judiciaires de notre pays, sous pression de certaines ONG internationales, à ouvrir une enquête afin de faire la lumière sur cette grave affaire qui a ternie l’image du Niger.
C’était au mois de janvier 2014 que l’Evénement, votre journal, a rapporté cette affaire de « trafic des bébés fabriqués», lorsque pour la première fois, des couples nigériens réputés infertiles, s’étaient rendus au Nigeria, notamment dans l’Etat d’Imo, pour s’acquérir des jumeaux à coup des millions de francs CFA.
Dans leurs investigations, les enquêteurs nigériens se sont transportés jusqu’au Bénin et Nigéria où les services compétents de ces deux pays leur ont prêté main forte afin de pouvoir mener à bien cette enquête transnationale. C’est sur la base des informations recueillies dans ces pays que les enquêteurs ont commencé à auditionner un certain nombre de personnes, présumées au centre de ce macabre trafic dont le procédé a été relaté par votre journal dans sa publication N°709 du 09 janvier 2014. Ce procédé consiste pour les «fausses mères» de se rendre d’abord dans un village nigérian, près de Lagos, pour se procurer d’une décoction magique, qu’elles achètent à environ 4 millions de F Cfa.
Le produit ainsi consommé leur permettent dans un premier temps, de perturber les menstruations afin de faire apparaître sur leurs physiques, certains traits de caractères d’une femme enceinte, tels que le gonflement des seins, la nausée, les vomissements, etc.
En somme tous les malaises qui peuvent être constatés chez une femme réellement enceinte.
Après cette première étape dans ce procédé pour acquérir des bébés fabriqués, un second rendez-vous est donné à ces «fausses-mères» dans ce même village du Nigeria pour être rassurées qu’elles seront des futures mamans. De là, un dernier rendez-vous est pris et au cours duquel le ou les bébés désirés leur sont offerts.
Toutefois, avant cette étape ultime, il est conseillé à ces «fausses-mères» de ne pas trop se faire voir en public afin de dissimuler leur prétendu état de grossesse, d’où les multiples voyages à l’étranger pour certaines d’entre elles. Selon nos sources, toutes les «fausses mères» nigériennes ont répondu à ses différents rendez-vous.
Mais avant de rentrer en possession du «nouveau ou nouveaux nés», la femme, une fois sur place, est isolée seule dans un mystérieux endroit, comportant plusieurs salles d’accouchements afin qu’elle «accouche» du nombre de « bébés souhaités ». A chaque fois qu’on introduit une femme demandeuse de bébé, se trouve à côté, des vraies mères en attente d’accouchement. Les bébés ainsi mis au monde par les vraies mères, mises enceintes par des géniteurs, puis internées dans une «firme» plusieurs mois auparavant, sont présentés aux «fausses mères» qui quittent précipitamment les lieux avec leurs «bébés» et le tour est joué.
Moussa Aksar
L’Evénement
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LES AUTEURS CO AUTEURE ET COMPLICES DE CES ACTES DOIVENT ETRE PUNIS DE LA MANIERE LA PLUS DUR.
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