La conférence des Nations Unies sur le développement durable Rio + 20 : les jeunes, nous y étions pour faire valoir le future que nous voulons. Chronique d’une conférence ayant suscitée autant de participants que de réactions.
Du 13 au 15 juin 2012, s’est déroulée la troisième et dernière session du comité préparatoire de la conférence. Sept sous-commissions ont été mises en place pour travailler sur le projet de document final à adopter lors de la conférence qui allait s’ouvrir officiellement le 20 juin, à Rio De Janeiro au Brésil.
Monsieur Sha Zukang, secrétaire général de la conférence a déclaré solennellement, ceci : "le monde entier regarde ce que nous faisons ici" tout en demandant aux négociateurs, de se concentrer sur la mise en place d’un cadre d’action concret et opérationnel.
Du 16 au 19 juin, étaient programmées les consultations informelles, ou « sandwiches days » conduites par le Brésil en tant que pays hôte. La séance d’ouverture s’est déroulée le samedi 16 en milieu d’après-midi. Ce jour là, le Brésil devait donner des détailles sur le processus qu’il comptait mettre en place pour faciliter les consultations sur le document final de la conférence. Il a diffusé en parallèle un peu avant 18 heures, un nouveau texte suite auquel, à la demande de plusieurs délégations une plénière nocturne a été organisée. Il est difficile ici de synthétiser la diversité des réactions provoquée par la diffusion du document. Le texte tout en invitant à la concertation et à la transparence, fermait presque formellement la porte aux amendements.
Au sein de la société civile, le document était perçu unanimement comme une coquille vidée de sa substance et en total désaccord avec les objectifs affichés pour la conférence. Les motivations du Brésil pour avoir proposé un tel texte firent l’objet d’innombrables échanges, aussi bien dans les couloirs du Rio Centro (le centre de conférence ayant abrité le sommet) que dans les tentes où se tenait le sommet des peuples à l’autre bout de la ville.
Il convient ici de regarder en détail le document. Signe annonciateur ou simple erreur due à la précipitation, le document a été amputé de son titre original « Le futur que nous voulons ». « Our Common Vision » C’est un document d’une cinquantaine de pages et renfermant 287 articles. Plusieurs propositions ont été faites par rapport au titre, tel que : « Le futur que nous ne voulons pas,,. Quelques pistes de travail intéressantes on été proposées, notamment la mise en place d'objectifs de développement durable destinés à prendre le relais des Objectifs du millénaire pour le développement, qui arrivent à échéance en 2015, Par ailleurs, le texte reste très timide et pauvre sur de très nombreux points.
D’une manière générale le document est encore plus édulcoré que la précédente version et un certain nombre de principes de base ont même disparu ou fortement atténués… La notion de responsabilité partagée mais dissociée reste un point de désaccord. De fait, la question de la justice sociale reste diluée dans une longue liste de bonnes intentions.
Il s’agit certes d’un document de négociation et même si rien ne permettait de l’affirmer, la proximité de l’arrivée des Chefs d’Etats laissait penser que le texte ne serait pas radicalement différent de la version définitive. La version en question était déroutante, avec très peu d’éléments chiffrés sur les modalités de mise en œuvre que ce soit sur les questions de financement, de transfert technologique, ou en termes de renforcement de capacités.
Le soir du mardi 19 juin, c’est-à-dire la veille de l’ouverture officielle de la conférence, contre toute attente le texte final fut approuvé en plénière avec relativement peu de modifications. Le Ministre brésilien des affaires étrangères déclarera à l’ouverture de la séance, que ce document, bien qu’imparfait reste un texte équilibré, réalisable et acceptable à ce stade.
Le document final qui allait être présenté le lendemain aux Ministres, aux Chefs d'Etats et de gouvernement faisait 60 pages pour 283 articles. Les défauts et les faiblesses de la précédente version, étaient encore plus criardes, car les quelques points pouvant faire l’objet d’engagements précis avaient été édulcorés voire tout simplement supprimés.
Sani Ayouba
Sani Ayouba