mercredi 6 novembre 2013

Les capacités d’accueil des universités publiques du Niger : y a-t-il de quoi s'inquiéter ?




Amphi 1000 places-FSEJ Université de Niamey
A la faculté de médecine de l’université de Niamey, pour avoir la possibilité de suivre 
les cours assis et aussi entendre l’enseignant, il faut réserver sa place, dés 5 heures du matin.
 La plus grande salle de cours  ne dépasse point 400 places pour 600 étudiants. Au même 
moment, 1300 nouveaux bacheliers ont été retenus pour continuer leurs études en droit, alors 
que le plus grand amphithéâtre de la faculté qui est d’ailleurs le seul à l’université de Niamey 
est de 1000 places. Pourtant, ces étudiants font parti des privilégies qui ont eu la chance d’être 
accepté pour cette année académique. Alors que toutes les 4 universités publiques de notre pays 
offrent 3000 places aux nouveaux bacheliers, ce sont plus 15 000 demandes d’inscriptions qui 
s’étaient présentées à elles annoncent plusieurs médias locaux (la majorité 
des bacheliers font des demandes d'inscription dans au moins 2 facultés). Si les résultats du
 bac 2013 ont été satisfaisant,  ce diplôme risquerait d’être le dernier pour certains d’entre eux,
 ce, en dépit de leur désir de continuer les études. Car, les capacités d’accueil de nos universités ne permettent pas de les retenir tous. En effet,  Niamey qui est la grande université a reçu 8763 
demandes dans les 5 facultés que compte cet    établissement (Faculté d’Agronomie, Faculté
 des Sciences de la Santé, Faculté des Sciences     Économiques et Juridiques, Faculté des Sciences et Techniques, Faculté des Lettres et Sciences   Humaines).  6143 ont été autorisé et 374 sont sur
 la liste d’attente a annoncé le ministre des     enseignements supérieurs lors d'un point de presse. 
Mais auparavant des Chiffres plus alarmant ont     circulé : A Maradi, pour les 440 places de 
disponibles, 1700 bacheliers ont formulé une demande. Tandis que à l’université de Tahoua,
Chantier Université de Maradi
 600 places sont disponibles pour 1300 demandes. A 900 Km de la capitale, l’université 
de Damagaram ne peut retenir les 1200 demandes d’inscriptions car ne pouvant offrir que 
500 places. Le ministre lui a annonce que « aucun problème ne se pose dans les régions 
sauf à Niamey ».
A ces problèmes vient se greffer un manque d’enseignants, le nombre d’enseignant 
chercheurs ne peut couvrir les besoins de l’ensemble de nos universités. A Niamey, 
ce sont plus de 19 000 étudiants qui sont attendus pour 200 enseignants selon les étudiants.
  Il faut parfois faire appel aux enseignants des universités “amies” des autres pays, comme
 c’est le cas par exemple de l’université de Tahoua qui sollicite parfois     des enseignants 
Chantier Université de Maradi
de l’Université Kalavi au Benin.

Enseignants et étudiants tirent sur la sonnette d’alerte. Le 6 octobre dernier, les enseignants 
chercheurs     ont rappelé que « le nombre de demandes d’inscriptions est largement supérieur
 aux offres des     universités du pays ». Les étudiants eux estiment que « ces nouveaux étudiants
ne sont pas à la base du manque d’infrastructures, ils ne doivent par conséquent pas être victime
 de cette injustice » a martelé Younoussi Abdourahamane, Secrétaire General de l’Union des
 Étudiants Nigériens à l’Université de Niamey (UENUN). Afin de voir tous les nouveaux
 bacheliers obtenir une inscription, les étudiants comptent aller jusqu’au bout. 
Ce sont ceux de l’université de Niamey, qui ont fait les premiers pats.      
Après un ultimatum de 72 heures, les camarades ont décidé 
d’effectuer un sit-in au rectorat avant de suspendre les cours pour 24 heures.
Bien que le Président de la République ait demandé     à ce que tous les bacheliers soient 
recrutés, il semble que cette requête peine à être concrétisée. Afin de remédier à ce problème 
d’infrastructures, les   universités sont actuellement en chantier comme     
 c’est le cas avec celle de Niamey où deux amphithéâtres de 1000 places sont en train 
d’être construit.
Vue d'un bâtiment à l'université de Zinder
Mais que faire avec les nouveaux bacheliers n’ayant pas été retenus ?
Dans les années précédentes, les édifices publics servaient de salles de cours. C’est 
l’alternative que proposent les étudiants. « le palais des sports, le CCOG et autres édifices 
publics pourrons être réquisitionné en attendant que les amphithéâtres en construction 
finissent » a conclu Younoussi Abdourahamane.
En 2010, le nombre d'étudiants à l'université de Niamey était de 11 266, trois ans après 
le nombre a grimpé en flèche. Très bonne chose,
 une preuve que les jeunes s'intéressent de 
plus en plus aux études universitaires. 
Mais seulement, il semble qu'au cours 
de la dernière 
Vue université de Tahoua
décennie, les autorités qui se sont succédé à la tête de ce pays, n'ont pas préparé l'arrivée 
de ces milliers  d'étudiants. C'est vrai que celles       de la septième République ont lancé 
des projets de construction à travers toutes les universités publiques, cependant, cela 
n'est pas suffisant. Surtout 
quand on sait qu'elles se sont fixées c
omme objectif d’atteindre 50 000 étudiants. Parmi les
 amphithéâtres en construction, aucun n'excède les 1000 places. Pourtant dans certaines 
facultés, les étudiants d'une même section dépassent déjà 1000.
 Au vu de l'affluence actuelle, combien
seront-ils d'ici quelques années ?
Amphi 250 places université de Tahoua
La nécessité de faire de cette question une priorité, s'impose alors, car l'émergence du Niger 
en dépend.



Par Islamane Abdou
Photos : Ibou, Zaneidou, universités de Tahoua et Maradi.

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