Monsieur le Président, veillez-vous présenter à nos lecteurs
Je m’appelle Aliou Oumarou, Président du Conseil National de la Jeunesse et je vous remercie d’avoir pensé à nous donner cette occasion pour nous adresser à notre jeunesse.
Vous êtes depuis deux ans à la tête du CNJN. Parlez-nous de cette institution ainsi que de la mission qui lui a été assignée
Le Conseil National de la Jeunesse du Niger (CNJN) est un organe consultatif indépendant et apolitique placé sous la tutelle du Ministère en charge de la jeunesse. Il regroupe toutes les organisations de jeunesse du milieu rural et urbain, en milieu scolaire et extra scolaire.
Le Bureau National du CNJ est composé de 33 membres élus (filles et garçons) issus des huit (8) régions du Niger, il est aussi représenté par 15 membres au niveau régional, départemental et communal et, conformément à la Charte Nationale de la Jeunesse, le CNJ est composé de jeunes dont l’âge varie entre 15 et 35 ans.
Que faites-vous en vue de contribuer à l'amélioration des conditions de vie des jeunes?
Ne représentant pas un syndicat mais un organe consultatif, je profite d’ailleurs pour féliciter notre équipe qui joue de façon digne et responsable sa mission de défense des intérêts matériels et moraux de la jeunesse nigérienne où qu’elle se trouve.
En deux ans, on peut dire que grâce au dynamisme de nos différents membres et au concours de nos partenaires (Unicef, UNFPA,OIM, HACP, Oxfam, SOS-Civisme, OIF, Ambassade de France, Ambassade des USA, Centre Culturel Américain, PEDEV-II, CNEDD, ANLC, media) ont peut se féliciter d’avoir fédéré les structures de jeunesse autour du CNJ, d’avoir contribué à l’annulation du concours de douane de 2011, d’avoir renforcé les capacités de plus de 3500 de nos membres en termes de leadership, lutte contre le terrorisme, gestion des conflits, gestion de projets, contrôle citoyen de l’action publique, citoyenneté, changement climatique, Gestion Axée sur les Résultats (GAR), bonne gouvernance, lutte contre corruption etc.
J’espère que ce n’est pas de trop de dire aussi que nous sommes parvenus à régler un problème crucial qui mine les « palais » de Zinder. C’est gratifiant de constater que depuis notre passage en avril 2012, plusieurs « palais » de la ville de Zinder ont été transformés en associations de développement.
Enfin, on se félicite d’être le premier bureau du CNJ à être reçu officiellement par le chef de l’Etat, son Excellence Issoufou Mahamadou, qui place la jeunesse au cœur de ses actions.
Beaucoup de jeunes vous reprochent de ne pas agir, avez-vous une réponse à leur donner?
Nous agissons mais peut-être certains de ces jeunes n’ont pas eu la chance de suivre toutes ces actions nobles que nous avons menées. Mais en deux ans (2), on a donné plus de visibilité au CNJ et aux actions qu’il a menées, ce qui n’était pas le cas il y a de cela cinq ans avec l’ancien bureau national.
Je reconnais également que nos structures de base ne parviennent pas, jusqu’à présent, à mener des actions de visibilité comme elles le souhaitent, mais nous sommes en réflexion au niveau national avec ces structures pour régler cette question de visibilité qui nécessite, vous en conviendrez avec moi, beaucoup de moyens.
Recevez-vous un soutien de la part des autorités ou autres organismes ?
Malheureusement, malgré la bonne volonté du chef de l’Etat, nous ne comprenons pas pourquoi ce gouvernement s’abstient toujours de nous donner les moyens. Nous ne disposons pas d’un budget de fonctionnement, ni d’un siège pour assurer une permanence.
En deux ans, la subvention mise à notre disposition par le ministère de la Jeunesse est carrément ridicule. Mais je t’invite à les approcher pour t’en rendre compte.
A travers une loi, le gouvernement nigérien a décidé de rappeler des agents retraités à la fonction publique pendant que le travail pour les jeunes diplômés se raréfie. Qu’en pensez-vous?
Cette décision a été une insulte pour la jeunesse nigérienne et notamment pour les jeunes diplômés. Comment expliquer que, dans un pays où la jeunesse représente plus de 70% de la population, un gouvernement s’aventure à prendre de telles décisions ? C’est pourquoi nous demandons aux jeunes de se mobiliser et de faire une union sacrée autour du CNJ pour défendre nos intérêts, car personne ne le fera à notre place
Le régime de la 7ème République a promis beaucoup à la jeunesse, pensez-vous qu'il est en train de tenir ses engagements?
Je ne saurais vous dire le contraire, car je suis convaincu que les politiques actuelles du Président de la République peuvent contribuer à absorber effectivement beaucoup de jeunes et à régler ce problème crucial de l’emploi des jeunes. Mais ce que nous regrettons malheureusement, ce sont les animateurs de ces politiques qui ne jouent pas pleinement leur rôle. Les enfants des pauvres sont toujours mis sur la touche, les enseignants contractuels ainsi que les appelés du service civique national ne sont pas bien traités, les étudiants évoluent dans des conditions extrêmement difficiles et je pense qu’il est grand temps que cela change.
Quelles sont les ambitions du CNJN pour la jeunesse nigérienne?
Nous avons comme ambition de lutter avec tous nos moyens pour que la jeunesse nigérienne soit bien formée, qu’elle trouve de l’emploi décent dans l’équité et l’égalité, que le PAC (parents amis et connaissances) soit banni, que l’école nigérienne retrouve sa noblesse d’antan, que la jeunesse travaille les terres pour l’autosuffisance alimentaire de notre pays et que la paix et la stabilité s’installent durablement dans notre pays car c’est la condition de tout développement.
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